Condensation - Entre eau verte & eau bleue
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Crédit photo @MarleneVissac
Year:
2022
L’humidité contenue dans l’air se déplace au gré des changements de températures entre matière et air. Cette humidité peut être transmise au sol grâce à la végétation. Quand une feuille fait de la photosynthèse, elle fabrique de grosses molécules de glucose (sucre & hydrate de carbone) à partir des petites molécules de l’air : CO2 et H2O essentiellement. Constituer de la matière absorbe donc de l’énergie, et de la chaleur. La photosynthèse est ainsi endothermique : elle crée du froid.
En été, certaines feuilles peuvent être relativement plus fraîche que l’air, ce qui va entraîner progressivement la condensation du peu de vapeur d’eau que la colonne d’air au-dessus d’elle contient. Cette eau extraite de l’air crée ainsi un petit effet d’aspiration. Cela donne naissance à un mini-courant d’air vertical, qui à l’échelle d’un bosquet peut aller jusqu’à 10km/h ! Sur une surface de 1 m2 de feuilles, c’est environ 10 000 m3 d’air qui vont circuler chaque heure, ce qui peut permettre à cette surface végétale d’extraire jusqu’à 4 mm d’eau par jour, soit l’équivalent d’un gros orage tous les 10 jours !
Après avoir coulé le long de la plante pour l'hydrater, l'eau condensée va être partagée dans le sol aux plantes environnantes grâce aux plantes de sous bois et certains champignons mycorhiziens. Une partie du trop-plein d’humidité va être exsudée dans le sol et, par effet de percolation, alimenter les aquifères. Cette part d'eau ne passera pas par le pluviomètre. En hiver la photosynthèse est bien sûr moindre, tout comme le mécanisme de condensation de l'humidité, sauf chez les espèces persistantes, les couvre sol ou les grimpantes d'ombre comme le lierre commun.